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Je ne regarderai pas Skins US

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Ou alors, juste le premier épisode, pour faire mon boulot. Pourquoi ? Parce que j’ai, foncièrement, un problème avec les remakes, qui sont bien souvent ratés. Et parce que les remakes de séries britanniques sont encore plus souvent foireux (ne me parlez pas de The Office, c’est un vilain contre exemple, même si tous les fans de Ricky Gervais vous diront que la version britannique était meilleure). Surtout, je ne suivrai pas Skins version US parce qu’elle n’est qu’un vague copiée/collée de son modèle, avec une bonne partie du script, certains dialogues (adaptés au parler américain), certains plans (voyez dans le trailer ci-dessous la scène du réveil de Tony) et même certains des noms des personnages originaux. Un procédé marrant cinq minutes pour les amateurs d’exercices de style, mais complétement vain d’un point de vu artistique.

Il en est pour qualifier d’art le travail des copistes, de ceux qui s’acharnent à imiter à la perfection l’œuvre des maîtres. Ce n’est pas à moi de douter de leur talent. Ils en ont sûrement. Disons qu’ils sont, pour les meilleurs d’entre eux, d’excellents artisans. En peinture, ce serait un compliment. Si on pouvait tous avoir chez soi un Van Gogh ou un Monet, leur boulot serait inutile. Au mieux serait-il légitime dans les écoles d’art plastique. Tous les plus grands ont commencer par copier leurs maîtres… Bref, je m’égare. Les séries sont exportables à volonté. Les Américains peuvent voir, en se déplaçant au magasin de DVD du coin, ou en quelques clics, la version anglaise de Skins. A quoi bon en faire une adaptation américaine ?

MTV, quasi inexistante sur la scène sérielle ces dernières années (The Hard Times of RJ Berger est bien seule pour le moment), se dit sans doute que ses téléspectateurs ados ont à peine conscience de la petite série britannique qu’ils ont grossièrement pompé. Pourquoi se fatiguer à changer les dialogues, à apporter son propre style quand on sait que l’original à fait un carton ? Remplacez Bristol par Baltimore, changez la couleur de peau d’un ou deux personnages, et peignez le tout aux couleurs de l’Oncle Sam (oh, des pom-pom girls…) et le tour est joué. Évidemment, on peut aussi compter sur MTV pour édulcorer sa version, enlever un maximum de jurons, de sexe, de drogue (on parle d’herbe dans le trailer, quand les Anglais allaient bien plus loin), de dérapages… attendez… c’était pas ce qui faisait aussi le charme de Skins (et surtout son succès chez les ados en quête de sensations fortes) ? Pas besoin d’être devin — ni même spécialiste des séries — pour le sentir : le Skins d’MTV sera bien plus lisse que son modèle. Et ses acteurs, à en croire la bande annonce, ont bien moins de talents que les amateurs de la version britannique…

A peu près au même moment (début 2011), la chaîne Showtime lancera sa version de Shameless, avec un beau casting, dominé par William H. Macy. Une excellente série anglaise, adaptée par une excellente chaîne, avec un excellent acteur ? On s’en fout. Ça sera le même traitement, pour le même copié/collé. Que les téléspectateurs américains ignorants de la version anglaise foncent — il n’est jamais dit dans leurs bandes annonce que Skins et Shameless sont des repiquages — mais tous ceux qui connaissent les originaux savent qu’ils ne jetteront qu’un regard dédaigneux vers leurs adaptations. Parce qu’en matière d’humour trash (et de trash tout court), les Britanniques sont bien plus forts que les Américains. Parce que ces séries ne sont pas des usines à gaz, mais des projets qui reposent sur le tempérament, le caractère de leurs auteurs et de leurs acteurs, et qui doivent beaucoup à leurs décors, leurs background culturels britanniques. Que les scénaristes américains se sortent les mains des poches (pour ne pas dire autre chose) et trouvent des idées originales. Et que les Britanniques, attirés par l’odeur du pognon, se retiennent de vendre leurs bonnes idées à leurs fainéants de collègues. Damn it, ça se dit pareil en anglais et en américain.

Skins, version MTV

Shameless, version Showtime

Image de Une : Skins, MTV.


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