On poursuit le bilan de cette année 2011, toujours en considérant les séries lancées entre janvier et décembre – et non pas simplement depuis la rentrée. Après la catégorie chargée des drames, on passe aux comédies, catégorie… nettement moins chargée. J’ai beau avoir fait trois fois le tour de la liste des nouveautés comiques, j’ai peiné à trouver dix nouveautés sur lesquelles j’avais quelque chose à dire… Du coup, j’ai décidé de faire un Top 5. Mieux vaut resserrer que de dire n’importe quoi (A la fin, j’ai quand même glissé quelques commentaires sur d’autres programmes). Encore une fois, ce classement est très américain. Encore une fois, j’ai peut-être oublié quelque chose. Et encore une fois, si des séries anglaises (lancées en 2011) méritent d’y être, éclairez-moi.
5. Platane.
Si si, le Platane d’Eric Judor, de Canal+. Ok, je n’ai pas ri tout le temps. Ok, ça ne vaut pas Curb your Enthusiasm ou Ricky Gervais. Ok, les guest stars m’ont souvent gonflé, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas autant rit devant une série française. Car, entre les maladresses, Judor nous offre quelques moments mémorables (le slam assassin, la conférence écologique, la mort de Guillaume Canet…). Pas encore complètement au point, mais ça mérite une place dans ce classement.
4. New Girl.
Elle vous agace, Zooey Deschanel ? Moi aussi, un peu. Et puis elle me sourit, elle fait les gros yeux, elle balance une blague, et je lui pardonne tout. New Girl n’est pas un chef d’œuvre, mais on la suit avec plaisir, en riant, en souriant, en étant de bonne humeur. On est loin du gaz métahilarant de Community ou de l’incroyable force tragicomique de Louie, mais une comédie qui met la banane, c’est une comédie réussie.
3. Shameless US.
Je me confesse d’entrée : je ne connais pas la version anglaise, dont je n’ai vu que le pilote. Elle est censée être meilleure. Soit. J’ai entamé Shameless US d’un œil distrait, vaguement amusé, vaguement amoureux d’Emmy Rossum, un peu déçu du rôle de William H. Macy, un grand acteur. Et puis je suis resté, je me suis attaché, j’ai ri de bon cœur, et Shameless est devenue mon plaisir pas vraiment coupable de l’été dernier. Passé Macy, dont le rôle me semble toujours aussi passable, tout me plait : le décor, les scénarios foutraques, les dialogues, et surtout, surtout, le casting impeccable. Rossum est formidable, et Jeremy Allen White (Lip Gallagher) est un futur grand, acteur d’un naturel rare. Personnellement, j’ai adopté ces Gallagher là, sans regrets pour les originaux.
2. Enlightened.
Ce n’est pas une comédie, mais elle est classée ainsi. Donc, suivons la nomenclature. Enlightened réussit un coup de maître, qui peut aisément passer pour un échec : elle touche quelque chose d’indicible, de bouleversant, de juste sur la condition humaine et sa mélancolie, sur ce besoin de bonheur qui nous tiraille, cet équilibre infime entre abandon béat à l’existence et angoisse de vivre… et elle le fait en se jetant souvent dans la grosse caricature. Et ça marche. Rarement une série aura dit autant de lieux communs avec autant de justesse. Et la voix de Laura Dern ne cessera jamais de me remuer. Pas vraiment une comédie, nous disions…
1. Episodes.
La nouvelle série de David Crane, le co-créateur de Friends, ne se laisse pas saisir facilement, car c’est une œuvre composite, qui fait se croiser une demi-douzaine d’humours différents, l’anglais, l’américain, le subtil, le vulgaire, l’embarrassant, le sexuel… Il faut trouver ses marques, et surtout s’attacher à ses personnages – c’est plus une comédie sentimentale qu’une véritable critique d’Hollywood, même si ladite critique, un peu trop caricaturale, est souvent hilarante. Et puis il y a Matt LeBlanc, absolument irréprochable, qui en deux épisodes passe du statut de damné de l’époque Friends à celui de revenant glorieux. J’attends la saison 2 avec impatience.
Et aussi…
Le retour de Ricky Gervais avec Life’s too short. Pas hilarant de bout en bout, mais les guests, comme dans Extra à l’époque, sont énormes. Et c’est gênant à souhait. Je n’ai pas accroché à la formule de Wilfred, pourtant tentante, et malgré la sympathie que j’éprouve pour Elijah Wood. J’ai commencé à regarder Up All Night, qui n’est pas désagréable, mais que j’ai rapidement lâchée (j’y reviendrai quand j’aurai des enfants). Workaholics, recommandée par Alan Ball (si, si) est un plaisir coupable tout à fait régressif et supportable. Enfin, si je suis loin d’être fan, je trouve la plupart des critiques trop sévères avec Mr Sunshine, retour certes raté mais pas complètement inintéressant de Matthew Perry.
Image de Une : Episodes (Showtime/Orange Cinéma Séries)